Sévère coup de froid pour la construction de logements
Sévère coup de froid pour la construction de logements
Sévère coup de froid pour la construction de logements
Alors que François Hollande avait promis la construction de 500.000 logements par an, seulement 310.000 à 315.000 seront bâtis en 2012 à cause des difficultés économiques. François Hollande s'est-il un peu trop avancé en promettant la construction de 500.000 logements par an pendant son mandat? En tout cas, il n'atteindra pas cet objectif en 2012. Il fera même moins bien que Nicolas Sarkozy en 2011, où 420.000 nouveaux logements étaient sortis de terre. «Cette année, on devrait arriver à 310.000 ou 315.000», estime Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris Ouest et spécialiste du secteur. Une projection réalisée en tenant compte de l'étude portant sur la construction entre janvier et juillet, dévoilée mardi par le ministère du Logement.Concrètement, tous les indicateurs sont dans le rouge. Ainsi, au cours des trois derniers mois, les ventes d'appartements et de maisons réalisées par les promoteurs ont baissé de 13 % pour s'établir à 20.700 unités. Les mises en chantier ont reculé de 9,4 % à 81.000. Et l'on a enregistré 2,9 % de permis de construire en moins. Une situation qui ne devrait pas s'améliorer au second semestre. «Avant l'été, nous escomptions vendre 80.000 logements cette année, explique François Payelle, président de la FPI (Fédération des promoteurs immobiliers). Finalement, nous serons contents si nous atteignons la barre des 75.000 unités.»Les causes de ce coup de frein sont connues: la campagne présidentielle a créé un attentisme préjudiciable aux ventes d'immobilier. Et la dégradation constante du climat économique a rendu les acheteurs potentiels encore plus frileux. D'autant plus qu'ils ont été découragés par le reformatage à la baisse des aides de l'État (PTZ + pour les accédants à la propriété et dispositif Scellier pour les particuliers investisseurs). «La chute de nos ventes est imputable pour deux tiers au retrait des investisseurs qui sont sortis du marché à cause de la réduction des avantages fiscaux», explique François Payelle. Du côté des HLM, la situation n'est pas plus brillante. «Seulement 8818 nouveaux logements sociaux ont été financés entre janvier et mai, contre 13.863 un an plus tôt», souligne Michel Mouillart.Le dispositif Scellier remplacéPour éviter que ces piètres résultats lui soient reprochés, la ministre du Logement, Cécile Duflot, avait donné sa version des faits dans un communiqué début juillet: «Les mauvais chiffres de la construction constatés ces derniers mois sont le fruit des récentes décisions prises par le gouvernement précédent», expliquait-elle. Mais elle sait que ce raisonnement ne sera pas audible longtemps. Du coup, elle promet plusieurs réformes ces prochains mois. À l'automne, un projet de loi sera présenté au Parlement pour permettre la mise à disposition gratuite de terrains aux collectivités locales qui y feront construire des HLM. Ce texte obligera également les collectivités locales à bâtir 25 % de HLM contre 20 % aujourd'hui. Le gouvernement planche aussi sur un dispositif d'incitation fiscale pour remplacer le Scellier qui sera supprimé fin 2012. Il ciblerait des logements intermédiaires avec des plafonds de loyers autorisés beaucoup plus faibles que dans le système actuel.