« Si la situation immobilière était catastrophique, comme nous l'entendons souvent, les différents professionnels installés à Châteaudun auraient fermé depuis longtemps », notent Jérémy et Aurélien Claveau, à la tête de l'agence Guy Hoquet. Mais les deux frères, comme leurs concurrents, s'accordent à dire que le contexte est « compliqué ».
La situation économique maussade de la commune est notamment en cause, avec les fermetures d'entreprises et la diminution de la population, ces dernières années.
La taxe foncière est « un véritable coup de massue »La situation est également « tendue » pour d'autres raisons. « Depuis 2007, les clients ont la main, car l'offre est devenue supérieure à la demande », explique le notaire Charles Le Bourdonnec. Les acquéreurs sont en position de force et deviennent donc plus exigeants.
« Les prix ont logiquement diminué, mais pas le nombre de transactions », affirment en ch'ur, sans se concerter, Jérémy Claveau, de Guy Hoquet, et Charlotte Doussain, la directrice d'Anou immobilier.
La demande se situe désormais « en dessous des 150.000 ? », note Jérôme Testault, le fondateur de Châteaudun immobilier. Certains biens se négocient même sous les 100.000 ?, « ce qui n'arrivait presque jamais il y a quelques années ». Mais les tarifs ne devraient pas continuer à chuter, à en croire Cécilia Barbier, la responsable de l'agence Alain Pally : « Nous avons atteint une cohérence. » Charles Le Bourdonnec n'est pas si catégorique : « Nous ne pouvons pas prévoir le futur. »
« Pas de miracle »Cette baisse des prix a eu le mérite d'attirer de nombreux nouveaux clients dans le bassin dunois. « Certaines personnes n'ont pas les moyens d'acquérir dans des grandes villes et préfèrent faire des kilomètres pour avoir le confort d'une maison », explique Charlotte Doussain.
Mais si le marché « ne se porte globalement pas si mal », selon les différents professionnels de l'immobilier, pourquoi certaines maisons conservent-elles très longtemps leurs panneaux « à vendre » ? « Certaines personnes ont du mal à accepter que leur maison ait perdu de la valeur, souligne Charlotte Doussain. C'est compréhensible, mais comme ils ne mettent pas leur bien à vendre au juste prix, nous ne pouvons pas faire de miracle? »
Et lorsque la maison est à la bonne valeur, la ville de Châteaudun est pénalisée par un autre facteur : sa taxe foncière, l'une des plus élevée d'Eure-et-Loir. « Un véritable coup de massue », regrette Cécilia Barbier, la gérante d'Alain Pally. Entre deux maisons identiques, à Châteaudun ou dans une commune à proximité, « les gens choisiront la seconde solution, car la taxe varie du simple au double », constate Aurélien Claveau. Charlotte Doussain confirme en citant « de nombreux clients » : « Je souhaite habiter dans le secteur de Châteaudun, mais tout sauf Châteaudun. »
Léo Schmitt
chateaudun@centrefrance.com