Têtes pensantes pour corps de géant
Si le roi du carnaval de Châteaudun finira obligatoirement sa vie dans les flammes, il bénéficie actuellement d'une attention particulière de la part des habitants. Depuis quelques semaines, les Dunois, jeunes et moins jeunes, se partagent sa conception. L'objectif est de proposer le roi le plus beau possible lors des festivités, le samedi 14 février.
Cette année, l'immense bonhomme de quatre mètres doit respecter au mieux un code couleur, voulu par la mairie (voir ci-contre). Pour le reste, si la Ville fournit la structure, l'habillement est totalement libre. « Nous utilisons, par exemple, du papier mâché, des assiettes en carton pour les oreilles, une boîte de fromage pour la bouche, et du carton pour la couronne en forme de fleur », explique Fabienne Roux, éducatrice au foyer de vie des Martineaux, qui accueille des personnes en situation de handicap.
Comme l'année dernière, le foyer s'occupe donc de la tête. « Six résidents participent à la décoration. Pour eux, c'est une fierté de faire quelque chose et de participer, comme tout le monde, au carnaval. » Ils préparent également des costumes pour défiler.
Dans les rues dunoises, les résidents retrouveront de nombreux enfants. Les accueils de loisirs du bois des Gâts et du mail Henri-Vincent, ainsi que les jeunes des activités 12-14 ans de la Ville, s'occupent du buste et des trois jambes (pour soutenir la grande structure).
« De notre côté, une quinzaine de jeunes âgés de 2 à 16 ans de l'association SOS village d'enfants se chargent des bras », ajoute Lara Obrecht. L'atelier de l'association s'en souviendra : « Il y a de la peinture partout et, après les séances de préparation, les enfants repartent généralement un peu bleus », plaisante l'animatrice, qui en profite pour « apprendre aux enfants quelques bases de couture ».
« Dommage » de le brûlerLes pieds, eux, ont été confiés à la résidence Léo-Lagrange. Les personnes âgées prennent plaisir à préparer une centaine de pompons en laine et tout autant de fausses roses en papier brillant.
« Le roi est tellement énorme que nous devons préparer trois pieds, soit six côtés de pied », souligne Aline Laigret, une retraitée. Sa voisine, Yvette Chassine, s'adresse à elle, lors d'une session de fabrication : « Tu te rends compte, tout le travail qu'il faut pour ce bonhomme et ils vont finir par le brûler, c'est quand même dommage ! »
Léo Schmitt
chateaudun@centrefrance.com